vendredi 24 avril 2020

Jour 39

Les fumeurs sont sous-représentés parmi les malades. Il paraitrait que la nicotine les protège. Pour une fois que ça sert à quelque chose, ce truc-là. Des essais cliniques sont lancés avec des patchs.
Par contre s’ils tombent malades ils prennent cher les fumeurs. On peut pas tout avoir non plus, le vice, les bienfaits du vice et le sourire du buraliste.
On soupçonne le BCG d’avoir un rôle préventif aussi. Il pourrait préparer le système immunitaire de façon indirecte. Je comprends pas.

Trump coupe la délivrance de cartes de séjour pour protéger l’emploi des Américains. Il passe en mode immunitaire. Il faut dire que le chômage continue d’exploser. Une exponentielle chasse l’autre. Ils ont 50 000 morts. Ça reste nettement moins qu’en Europe.
Pour résoudre le problème, Président-Guignol propose de faire des injections de désinfectant. Les experts en santé disent que c’est jaw dropping, quelque chose comme mâchoire-qui-tombe, hallucinant quoi. Il met le feu aux réseaux sociaux. Un coup de javel en intraveineuse et hop, problème réglé. L’avantage, c’est qu’on évite d’encombrer les soins intensifs, c’est directement au frigo. Mais les frigos sont encombrés aussi, souviens-toi de la patinoire madrilène.
Je tombe de ma chaise : Reckitt-machin, grosse boite de détergents, prend la peine de prévenir qu’il ne faut pas boire ses produits. Attention, gros potentiel de prix Darwin de la mort la plus débile.
Ce soir, le champion rétropédale en disant que c’était une blague.

Je prends connaissance du concept d’urbanisme tactique : installation de mobilier mobile (oui) pour s’adapter à une situation spéciale. En l’occurrence, pour faire de la place aux piétons et cyclistes, qui occupent moins d’espace public par temps de distance barrière. On peut même rêver que le rééquilibrage soit maintenu une fois qu’on pourra de nouveau s’embrasser sur la bouche. La voiture individuelle n’a pas sa place en ville, notamment parce qu’elle empêche de s’embrasser sur la bouche, à cause des vitres.

Apparemment il y a une vague organisée de fakenews à la faveur de l’épidémie, avec la Russie et la Chine en première ligne. Aux États-Unis, ils cumulent ça avec la production quotidienne du président. Et en parallèle, attaques de hackers sur l’OMS et d’autres institutions. Internet est un champ de bataille.

Je dors mal. Mes nuits sont des scolopendres mortes : un enchainement de segments désarticulés. Elles n’ont pas la grâce des scolopendres vivantes.
Au petit matin, j’entends un coucou. En pleine ville, c’est bizarre. C’est peut-être une blague de tourterelle.



4 commentaires:

  1. C est décidé, je ne regarde plus les news. Celles de Jo me comblent parfaitement.

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    2. Enfin la reconnaissance ! Merci !

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    3. Au petit matin, j’entends un coucou. En pleine ville, c’est bizarre. C’est peut-être une blague de tourterelle.

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