jeudi 2 avril 2020

Jour 17


Un humain sur deux est confiné.
Les inquiétudes des jours passés se confirment aux Etats-Unis. En plus des morts, dix millions de chômeurs en deux semaines.
Bolsonaro continue de dire que c’est rien et tout le monde le déteste, même ses alliés ultraconservateurs.
L’histoire la plus triste du monde : la première personne morte à Rio est une domestique obligée de travailler pendant l’épidémie. Elle a été contaminée par son patron qui revenait d’Italie. Si je voyais ça au cinéma je dirais qu’ils y vont un peu fort à Hollywood. 
Catastrophe en vue au Bangladesh, des centaines de milliers.
L’Italie semble bien atteindre son plateau. Pour faire bonne mesure, la Commission européenne lui présente des excuses au nom de l’Europe pour sa réaction à retardement. Certains s’inquiètent des tensions provoquées par le virus entre pays européens. Moi ce que je vois c’est que l’Allemagne, la Suisse et le Luxembourg nous prennent nos malades.
En France, 6400 personnes en réanimation (capacité normale du pays : 5000). Les hôpitaux d’Ile-de-France sont en alerte cramoisie, public, privé, militaires, ils se transfèrent les patients, les envoient en Bretagne, tout le monde s’arrache pour sauver ceux qui peuvent l’être. Ils vont y laisser des tendons : le pic est attendu dans quatre jours.
 On annonce 900 morts en EHPAD. On est donc à 5400. Pour comparaison : Italie 13 000. Faute de patinoire, on garde des corps à Rungis.

Deux cas sur l’ile de Pâques. Cette saleté se glisse jusque dans les recoins du monde.

Il y a des rumeurs qui disent que les Américains achètent cash sur les aéroports chinois les masques médicaux destinés à la France et au Canada. A vérifier.
La Russie met en place un système de surveillance à la chinoise pour fliquer le confinement. Le dictateur hongrois en profite aussi pour faire ses saloperies habituelles.
Un type écrit que l’épidémie précipite les comportements, au sens chimique du terme : des choses plus ou moins latentes deviennent d’un coup dures et tangibles. Les connards se surconnardisent, et inversement plein de gens normaux enfilent des costumes de super-héros. Les soignants volontaires qui partent en Ile-de-France, les voisins qui s’occupent des vieux de l’immeuble, les étudiants qui vont ramasser les cultures pour éviter qu’elles pourrissent sur pied.
Ça parle pas mal d’alimentation : craintes de pénuries, souveraineté, hypermarchés qui clabotent au profit du centre-ville et des circuits courts, les gens cuisinent.
Nous on est sûr d’avoir au moins de la menthe, c’est toujours ça : notre voisin nous a passé un pied au bout d’une planche par-dessus le mur. On l’a laissé tremper deux jours dans l’eau de javel pour désinfecter puis on l’a plantée. Elle se plait. Parce que pendant qu’on attend la wifi, c’est toujours le printemps. Peut-être qu’on aura plus d’oiseaux cette année vu qu’on est bien obligé de les laisser nicher tranquilles.
Je commence à regarder le ciel pour les martinets. Après l’hiver le plus doux de l’histoire du monde, ils seront sans doute en avance.
L’oranger du Mexique se lâche complètement au crépuscule et embaume tous les jardins autour. Dans la journée il attire des flopées d’abeilles. Je les regarde avec attendrissement en me disant que comme c’est les dernières il faut en profiter. Si je m’écoutais je ferais un élevage mais ça pose des problèmes. 




4 commentaires:

  1. Je commence a avoir envie de venir prendre un the a la menthe chez jojo le conteur

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    1. Ecoute, on se fait une piscine de thé à la menthe dès que ça déconfine.

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  2. .....Nous on est sûr d’avoir au moins de la menthe, c’est toujours ça : notre voisin nous a passé un pied au bout d’une planche par-dessus le mur. On l’a laissé tremper deux jours dans l’eau de javel pour désinfecter puis on l’a plantée. Elle se plait...

    +++

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    1. Les bonnes choses de la vie : de la gentillesse et du vert. Ça ne rachète pas le malheur du monde mais c'est quand même bon à prendre.

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