mercredi 25 mars 2020

Jour 8


On fête notre première semaine de conserve. On n’est pas loin de trouver un équilibre. J’ai fait un bon coup de sport hier soir, ça détend. Sac de frappe, mon ami.
Pour fêter ça, le virus toque à notre porte : de proches collègues sont malades. On dort mal, comme annoncé par l’écrivaine italienne du jour 3. J’ai la gorge serrée.
Une fois qu’on y est, ça dure normalement 7-10 jours. Si on tombe malade, qu’est-ce qu’on fera une fois guéri ? Est-ce qu’on pourra aider dans les hôpitaux ?

Gaza, la Turquie comptent leurs premiers cas. New-York est l’épicentre aux Etats-Unis. Le Royaume-Uni se confine, c’est tard. 20 % de la population mondiale est bouclée. Moins de morts hier en Italie, mais aujourd'hui huit cents de nouveau. Faux pic. 
Cinq cents morts en Espagne. A Madrid, les pompes funèbres sont saturées, on garde les corps dans une patinoire.
Par contre la Chine rouvre les déplacements à Wuhan.

Premières leçons des différents pays : apparemment la bonne formule c’est de tester tout le monde, tracer tous les contacts et mettre tout ça sous cloche. C’est pas vraiment ce qu’on a fait en France. Maintenant c’est trop tard, pas assez de tests, donc tout le monde sous cloche.

Aujourd'hui c’est mardi, à midi les musiciens classiques jouent du Bach au balcon. Forza.

Bon, il exagère un peu Manu, c’est pas vraiment une guerre, mais on développe certains réflexes qui ressemblent : sans pouvoir éviter les mauvaises nouvelles, on cherche le positif, on en fabrique plein, même. L’éradication de l’espèce n’est peut-être pas complètement souhaitable finalement.
J’essaierai de publier ce journal quand le cirque sera fini. Mais je me dis qu’on n’aura plus envie d’entendre parler de tout ça. Il faudra attendre un peu. Comme à la Libération, personne n’écoutait les histoires horribles de ceux qui rentraient. Ok, c’était pire.

J’enchaine trois réunions en visio/téléphone, dont une à douze personnes.  Globalement ça marche pas mal, hors bugs habituels de connexion. Une journée presque normale finalement. Il nous aura fallu une semaine.
Combien de temps pour se remettre en selle quand on ressortira, une semaine aussi ?

Les éboueurs passent. Je leur dis merci.


2 commentaires:

  1. Si le virus s adapte aussi vite que nous, on est foutus

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  2. Ça mute beaucoup les virus, mais pas en trois mois, espérons.

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