jeudi 26 mars 2020

Jour 10


Deux milliards de personnes confinées.
Les diverses courbes continuent à monter. L’Espagne prend cher. Ça décolle au Royaume-Uni. L’Allemagne s’en sort bien apparemment. En France, ça s'accélère. Notre région est la moins touchée, on accueille vingt malades venant du grand Est en TGV réanimatoire.
Je lis ça : un médecin flippe de devoir choisir entre ventiler une femme de quarante ans ou un homme de quarante-cinq ans père de deux enfants. Les places en réanimation sont de plus en plus chères, comme prévu.
C’est marrant, le portrait du type me ressemble beaucoup. Mais moi j’ai quarante-sept ans, donc ça va.

Les animaux profitent de notre absence : un puma dans le centre de Santiago du Chili, un sanglier à Barcelone. Les cormorans pêchent de nouveau dans les canaux de Venise, l’eau est plus claire. Ici, on est mal : les écureuils ont bouffé tous les biscuits et des grenouilles crient dans la salle de bain la nuit.

En temps normal, on parle constamment de casser la routine. Mais dans un grand bouleversement, la première chose qu’on fait est d’en construire une nouvelle. Finalement la routine, c’est une organisation qu’on perpétue parce qu’elle fonctionne. Le problème c’est qu’on s’emmerde.

On rit beaucoup, comme prévenu par l'écrivaine italienne du jour 2. Beaucoup de blagues circulent sur internet, il y a de la tension à évacuer.

Je vais chercher le plein de courses au drive du supermarché. Ça circule hyper bien ! Je discute avec la dame. Elle me dit qu’elle est crevée, ça bosse là-dedans. Pas de malades dans le magasin pour le moment.
Plus de chocolat au lait, plus de lait. Il faut aller dans le magasin pour en avoir. Mais pour entrer, il y a une queue de cinquante mètres comme celle de la boulangerie hier   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .  donc j’y vais pas. Par chance on a un peu de stock à la maison.



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Toi aussi, fais ton jourNU, c’est simple comme bonjour :

1.     Organise une pandémie
2.     Rapporte les faits saillants de l’actualité, en choisissant les plus spectaculaires
3.     Entrelarde de points de vue personnels méditatifs et sensibles
4.    Narre le quotidien sans fard, pour l’effet caméra à l’épaule et l’identification du lecteur ; rappelle discrètement le cadre familial du confinement
5.    Couvre au pinceau d’un vernis caustique dissimulant un humanisme pudique et une frousse à bas bruit

Tu vois.


3 commentaires:

  1. En attendant mon nu, je suis cap et modifie ma belle routine, je vous lis monsieur holcha devant mon potage du soir. C est pas plus mal.
    Je me reserve le droit de relire au matin.

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  2. Mieux vaut deux fois qu une. Jamais deux sans trois. Ça on verra!

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