lundi 13 juillet 2015

Eloge du grumeau

C'est le cauchemar de la crêpière, le grumeau, le défaut qui ruine l'ensemble. Le grumeau est un maître sévère : il est le symptôme d'une négligence, qui fait échouer une entreprise simple. Il nous parle comme le commentaire d'une maîtresse en rouge dans la marge : étourderie. Le grumeau sanctionne. Il nous rappelle à quel point toute tâche, même modeste, mérite notre attention. On ne s'exonère pas du réel.
Mais le grumeau nous dit aussi autre chose : pour quelques perles de farine, faut-il sacrifier tout le saladier ? Ne peut-on pas assimiler ces résidus de mélange ? Mais aussi est-ce nécessaire ? Faut-il vraiment les écraser un à un, avec le dos de la cuillère, sur le bord du récipient, pour les dissoudre ? Ou les jeter ? L'homogénéité doit-elle être totale dans le récipient ?
Sous ses airs d'erreur minable, le grumeau nous tance et nous questionne.


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