dimanche 7 février 2016

Médinatation 6 - Fermez la parenthèse

À force de penser à autre chose, j'arrive au bout de mon compte, ça doit faire vingt.
Finalement je n'ai pas pensé à mon mouvement. Je ne regarde pas mon temps, j'ai décidé que mon progrès doit être dans une autre dimension, genre je cherche le mouvement parfait, le plus harmonieux, avec l'eau. La petite séance de pépère, le combat du quadra contre son gras, devient un art martial, une méditation pataphysique.
Je m'accroche à l'échelle, je sors, un peu groggy, j'ai un vague tournis en revenant à la station verticale, après une heure allongé à faire le moulin. Je reprends mes affaires sur le premier gradin, je repars vers les vestiaires. Au revoir monsieur perché, je traverse la trempouille des pieds, le rideau en longues plaques de plastique flasque.
Les muscles commencent à comprendre que c'est fini, la fatigue arrive. Sous la douche chaude, je me savonne. Des ados crient à côté, ça résonne et ça m'énerve. Ça me ramène sur terre.
Je repars à mon casier, détache la clé de ma cheville, ouvre. Dans ce fatras, mon premier geste va à mes lunettes. Je les remets et me rapproche encore du monde réel. Je vais me rhabiller.
Dans la cabine exiguë, je dois me concentrer pour faire les choses dans l'ordre, je flotte encore un peu. Je me sèche, j'essore le maillot, remets le falzar sans le mouiller, je piétine dans une petite flaque, surtout pas faire tomber le téléphone. Je range tout bien comme il faut, c'est le rituel humide.
Je sors, pose le cintre, je remets mes chaussettes et mes chaussures encore moites. Le couloir, puis les portes battantes, dehors il fait beau, magnifique soleil d'automne, je suis heureux et fatigué juste à point.


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