mercredi 14 janvier 2015

Elodie la ligne blanche

        Elodie est satisfaite de son sort. Elle déroule son ruban infini sur l’asphalte, aux alentours de Beauvais. Elle s’enorgueillit de la rectitude de son tracé sans compromis, trait continu jusqu’à l’horizon. Elodie se la pète un chouïa et se scandalise quand un poids lourd la souille de ses pneus gras.
        Toutefois, elle porte une blessure secrète : elle regrette de séparer les files. Quelque part elle aurait voulu rapprocher les peuples ou guider les brebis égarées vers la sortie la plus proche. Mais elle se console en se disant qu’elle représente l’autorité et que c’est aussi une mission d’une grande noblesse.


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