mercredi 31 juillet 2013

John-John et la poussière dans l'oeil

         Le vilain vent du désert s'est levé cette nuit et ce matin le ciel est pris dans un voile terne. John-John jette un œil dehors en réchauffant son café. Aujourd'hui il faut rassembler les bêtes et marquer les veaux.
John-John se brûle l’œsophage en avalant son jus bouillant. Il sort en sacrant : saperlipopette !
Sitôt dehors, il est accueilli par une bourrasque sournoise, qui détourne son attention en lui enlevant son chapeau. Dès qu'il se met à courir pour le rattraper, elle lui lance une poignée de poussière au visage. Il commence à pleurer et son chapeau part au loin.
Il revient sur ses pas pour se rincer les yeux. Il plonge son visage dans le baquet derrière la maison mais le vent a mis plein de poussière dedans. Voilà maintenant qu'il a les dents qui crissent.
Il rentre dans la maison se rincer avec de l'eau propre mais il n'en a plus. Il se crache dans la main pour se rincer l’œil mais il a la bouche pleine de sable.
C'est l'impasse. Il faut demander de l'aide.
A tâtons, il selle son cheval, le fidèle Chupito, et part vers la ville. Sans chapeau, il n'a pas fière allure. Les larmes dessinent des chemins dans la poussière de ses joues.
Jamais la route ne lui a semblé aussi longue. Enfin, il arrive en vue de Las Nalgas. Il va demander de l'aide à Bill, le patron du bazar, qui est un ami.
John-John a encore reçu quelques kilos de poussière dans les yeux en chemin, si bien que ça le brûle atrocement comme il reste figé sur le pas de la porte : il devine que ce n'est pas Bill derrière le comptoir mais Rosie, sa fille. Maintenant il est trop tard : elle a vu qu'il pleure.
Mais Rosie est une chouette fille. Émue par son désarroi, elle lui sèche ses larmes.

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