dimanche 16 juin 2024

Vider mon sac

Vider mon sac par qui je commence c’est l’évidence les grosses bagnoles je remonte mes manches et leur vais tailler les pneumatiques en rubans tout fins comment faut le dire ? les grosses bagnoles c’est mal on arrête les frais les arguments bien informés les chiffres personne écoute mais les grosses bagnoles ne font pas des couilles en fer on les réduit en mottes en plastique
et puis les chefs les grands chefs des grandes machines on leur fait les poches les oursins qu’on y trouve on leur met dans le slip l’espèce en extinction explique à sa façon

comment faut le dire ? on aura l’air malin au grand cimetière la bourse en bandoulière
comment faut le dire ? c’est les riches qui tuent les pauvres la tradition quoi
et vous les sceptiques les brasseurs de lie complotristes criaillez qu’on est les moutons de la farce je sais plus vous parler i parait que vous êtes blessés c’est pour ça que vous délirez ça a dû s’infecter monter à la tête
chai pas quoi faire tous les voyants ont brulés tellement qui chauffent on s’accroche autour du cou les limites planétaires comme des médailles de fête à neuneu, à la fin il ne restera que les microbes

pourtant au départ chui un mou les affreux transforment ça quinqua bobo dérivant en rageux des prairies révolté des taupinières et des ombelles est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? cinglé d’impuissance je vois tout ça la maison qui brule je peux rien faire j’ai déjà trié tous mes déchets j’ai déjà tout fait mes trajets à vélo j’ai acheté des vieilles fringues arrêter l’avion la voiture la douche j’arrêterais tout je mourrais que ça changerait rien comment on sauve le bousin là ? la puissance des mots j’y crois plus on organise assidument des incendies tous les étés mais toujours moins cher faut consommer fafast fashion et tanks électriques
jpourrais m’en foutre, cinquante ans du pognon chrai mort avant que ça pète mais ça me retourne la bavette qu’y ait plus d’insectes vert-doré plus de rouges-gorges dans les buissons plus de mollusques bizarres inutiles pour mes enfants et d’autres ensuite chui au bout de mes forces
on me dit avec une moue mais toi t’es éco-anxieux ouais en vrai c'est moi le problème c'est pas dehors et les scientifiques pendus en grappes au signal d'alarme depuis vingt ans éco-anxieux aussi fragiles les pauvres chéris ? pff éco-morbide éco-malade éco-niqué oui bien plutôt me mettre en terre espérer me changer en arbre capter un peu de carbone

je vois pas je vois pas faut-y vraiment pour vivre remettre ses œillères de tous côtés devant derrière sait-on jamais le regard au sol à l’intérieur de soi l’extérieur est devenu si hostile dès qu’on y risque un œil il revient en larmes

à l'aide en fait