Bon, j’ai sondé un peu profond hier, je
reviens à la surface des choses. Près de huit cents morts en Italie en
vingt-quatre heures. Près d’un milliard de personnes confinées. La surface des
choses est réjouissante.
On fait un saut à la pharmacie pour une
bricole. Sur internet, des plates-formes se montent pour rapprocher des
soignants débordés et des confinés qui leur gardent leurs enfants ou leur font
leurs courses. Je demande à la pharmacienne si elle a besoin d’aide, elle me
dit que non, plutôt voir à l’hôpital. On n’est pas une région encore trop
touchée, dans l’Ouest. Par contre dans l’Est, ça pète toujours : deuxième vol
Mulhouse-Marseille.
En remontant la rue, j’ai comme une
bouffée d’espace : le carrefour est un peu vaste. Ça me serre le cœur de retourner
m’enfermer. J’aime les espaces dégagés et les grands ciels, la mer en
particulier. Je traverserais bien la Mongolie à pied.
On commence à réguler notre prise
d’informations. Lire encore des horreurs juste avant d’éteindre la lumière,
c’est naze. Il y a une définition de l’addiction qui est : on sait que
c’est mauvais, on voudrait s’empêcher mais on n’y arrive pas. C’est tout à fait
ça. Mais quel plaisir on y trouve ? Se faire peur, la fascination des
situations terribles, l’espoir de se rassurer ?
Les Ecossais accueillent à leur tour des
urbains qui viennent se confiner au vert, et ils hurlent comme nos iliens. Ça
fait écho.
Peut-être qu’au bout d’un moment, on
arrivera à séquencer un schéma de l’épidémie : d’abord c’est un truc
d’étrangers au loin, puis ça se rapproche on regarde de plus près, puis on nous
dit de faire des checks du pied mais on continue à se faire la bise, puis on
ferme les écoles et là ça choque. La France tient des élections, puis annonce
de bouclage général et grande fuite vers la cambrousse. Pendant tout ce temps,
les courbes grimpent.
L’Asie du Sud-Est a l’air de contenir
l’affaire. Par contre ça démarre en Amérique latine, qui commence à se confiner,
et en Afrique, qui ne se confine pas… ça fait peur.
Les rassemblements religieux jouent un
rôle dans tout ça : cluster des évangélistes à Mulhouse, patient 31 en
Corée du Sud. Un copain à Dakar nous dit que certains imams disent de rester
chez soi. A moins d’être pressé, c’est dommage de mourir en essayant de sauver son
âme.
J’aime bien cette histoire de patient 31. Ils ont tout tracé : ce qu’ont
fait les trente premiers malades et les gens qu’ils ont contaminés, mais c’est
le 31 qui a fait dérailler le truc : trop tardé à se tester, deux passages
à l’église et pof 1200 malades de plus.
Des bricoles commencent à nous manquer,
notamment pour nos hobbys de confinés. Mais a-t-on le droit de faire bosser les
employés d’Amazon et de la Poste pour ça ?
Première séance de sport d'intérieur.
Pas facile à faire sans aide. Le ministère des sports propose des choses en
ligne, je vais regarder.
Internet chauffe rouge vif. Informations,
réseaux sociaux, solidarité, créativité… Devant toute cette matière, les
sociologues font des orgasmes en chaine.
Jour 9 :monsieur holcha se leve un peu plus tard.
RépondreSupprimerL espace temps prend le large
Pas si large : on n'a pas l'espace et pas tant de temps non plus, il y a d'autres casseroles sur le feu.
RépondreSupprimerInjuste ce monde yen a qui bossent yen a qui....
RépondreSupprimerIndeed. Une pensée pour ceux des pays pauvres, qui vont bosser sinon ils crèvent de faim.
SupprimerJ ai eu la frousse hier de ne plus découvrir la suite de ma saison Net Josha ....cela fait partie de mes motivations pour me lever :)
RépondreSupprimerMerci
Bah ça, ça fait plaisir !! Je continue.
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