Hier soir je me suis aventuré dehors.
J’avais un motif impératif : aller chercher les légumes de la famille.
J’ai écrit mon attestation en tirant la langue que je soussigné pars chasser le
poireau. J’ai croisé quelques voisins en chemin, on se parle en postillonnant sur
le côté, et on est constamment en train de partir.
Je suis arrivé, il y avait plus de dix personnes,
sacrilège ! On m’a filé ma came comme en fraude : cinq kilos de
pommes bio, des patates bio, deux betteraves qui ressemblent à des taupes
mortes bio… Moi je ne suis pas mort et je me rends compte que j’ai besoin des
gens.
Journée de solide solitude
professionnelle aujourd’hui. Seuls quelques mails sont arrivés de l’extérieur.
Je me ramollis au fil de la journée et passe la ligne d’arrivée des 18 h en
limace dépressive. Autre constat surprenant donc : sans visio, je
m’éteins. Heureusement que mon domicile abrite d’autres Sapiens chers à mon
cœur.
Je plains sérieusement les gens qui
habitent seuls. Et ceux qui habitent seuls sans moyens de communication
modernes.
Ce qui serait bien, c’est que le virus
fasse son affaire à Donald Trompe. Connard au virus. Je suis un grand mage qui
commande aux calamités et je les lâche sur mes ennemis. Paf Donald. S’il en
réchappe, peut-être qu’il se tapera au moins une forte fièvre. Sait-on jamais, ça
pourrait le rendre lucide. Et Bojo le clown, gare à toi, je te vois.
Tous ces repas à faire, c’est d’un
pénible. Cette manie de cuisiner explique le déclin de la compétitivité
française, les études le prouvent. Et il suffit de regarder l’Amérique :
agilité, obésité. Oui. Et la Chine ? Agile, en voie d’obésification. Donc l’agilité
crée l’obésité. La médecine nous ment. J’en suis certain désormais, le coronavirus
est un complot d’épidémiologistes décroissants.
Pas fait de sport encore,
même si le Président a dit que j’ai le droit d’aller courir, merci la République. Le sac de frappe est
sorti malgré tout. Cette chose pourra prouver son utilité dans les temps à
venir, et éviter des incarcérations. En même temps, on y est déjà. La cellule
familiale n’a jamais aussi bien porté son nom.
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RépondreSupprimerLe premier paragraphe, son réalisme humoristique m'a tenue.
RépondreSupprimer"je soussigné pars chasser le poireau"... "on m'a filé ma came comme en fraude"...
vite qu'on soit demain !
Surtout laissez pour demain ce que vous pourriez faire aujourd hui
RépondreSupprimerJe voudrais bien suivre cette sagesse ancienne, mais bizarrement pour certaines choses on ne me laisse pas faire.
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