Deux milliards de personnes
confinées.
Les diverses courbes continuent à
monter. L’Espagne prend cher. Ça décolle au Royaume-Uni. L’Allemagne s’en sort
bien apparemment. En France, ça s'accélère. Notre région est la moins touchée, on accueille vingt
malades venant du grand Est en TGV réanimatoire.
Je lis ça : un médecin flippe
de devoir choisir entre ventiler une femme de quarante ans ou un homme de quarante-cinq
ans père de deux enfants. Les places en réanimation sont de plus en plus chères,
comme prévu.
C’est marrant, le portrait du type
me ressemble beaucoup. Mais moi j’ai quarante-sept ans, donc ça va.
Les animaux profitent de notre
absence : un puma dans le centre de Santiago du Chili, un
sanglier à Barcelone. Les cormorans pêchent de nouveau dans les canaux de
Venise, l’eau est plus claire. Ici, on est mal : les écureuils ont bouffé
tous les biscuits et des grenouilles crient dans la salle de bain la nuit.
En temps normal, on parle constamment
de casser la routine. Mais dans un grand bouleversement, la première chose qu’on
fait est d’en construire une nouvelle. Finalement la routine, c’est une organisation
qu’on perpétue parce qu’elle fonctionne. Le problème c’est qu’on s’emmerde.
On rit beaucoup, comme prévenu par l'écrivaine italienne du jour 2. Beaucoup de blagues
circulent sur internet, il y a de la tension à évacuer.
Je vais chercher le plein de
courses au drive du supermarché. Ça circule hyper bien ! Je discute avec
la dame. Elle me dit qu’elle est crevée, ça bosse là-dedans. Pas de malades dans
le magasin pour le moment.
Plus de chocolat au lait, plus de
lait. Il faut aller dans le magasin pour en avoir. Mais pour entrer, il y a une
queue de cinquante mètres comme celle de la boulangerie hier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
donc j’y vais pas. Par chance on a un peu de stock à la maison.
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Toi aussi, fais ton jourNU, c’est simple comme bonjour :
1.
Organise
une pandémie
2.
Rapporte
les faits saillants de l’actualité, en choisissant les plus spectaculaires
3.
Entrelarde
de points de vue personnels méditatifs et sensibles
4. Narre
le quotidien sans fard, pour l’effet caméra à l’épaule et l’identification du
lecteur ; rappelle discrètement le cadre familial du confinement
5. Couvre
au pinceau d’un vernis caustique dissimulant un humanisme pudique et une
frousse à bas bruit
Tu vois.
En attendant mon nu, je suis cap et modifie ma belle routine, je vous lis monsieur holcha devant mon potage du soir. C est pas plus mal.
RépondreSupprimerJe me reserve le droit de relire au matin.
Mieux vaut deux fois qu une. Jamais deux sans trois. Ça on verra!
RépondreSupprimerMerci pour cette assiduité !
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