Il
y a les vieilles histoires d'amour. Elles étaient si belles à
l'époque, elles brillaient comme des soleils. Aujourd'hui ce sont
des outres flasques, mille fois rouvertes, ridées, comme nous. Au
fil des ans, j'ai cru comprendre ce qui s'était passé, pourquoi
l'une m'a laissé après quelques jours, alors que je sortais de la
rampe de lancement pleine balle. Crash. J'ai bien fait de l'écrire,
ça, mais j'en ai chié, j'ai remangé tout le plat. La mémoire est
un plat qui se mange froid.
Et,
dans son sillage, l'autre belle histoire, j'étais prêt à me
marier, et re-boum rupture tombée du ciel. Quel sexe on a fait tous
les deux. Pour moi, c'était le signe, une entente vraie. Et puis
j'ai reçu une lettre. Merde aux lettres. Heureusement, ça n'existe
plus aujourd'hui. Est-ce qu'une rupture par mail ça serait mieux ?
Ou texto ? « C fini ». Au moins on n'a pas la vilaine sauce doucereuse, ou
l'autre essaie de s'expliquer mais au fond ne sait pas vraiment. Je
comprends qu'on soit perdu. Par contre je maudis les lettres à
rallonge qui font mine d'expliquer et me laissent désorienté. Tu
m'expliques mais à la fin des dix pages j'ai toujours rien compris
et j'ai mal au bide.
Ici,
à la maison, j'ai ma femme, mes enfants. J'ai fait ça, de mes
mains. Pourtant je suis parti de loin. Je nageais mal à l'époque,
une nage de marquis, de héron. J'ai manqué me noyer.
Bizarre
le chemin accompli. Souvent il a fallu s'accrocher avec les dents. Il
y a eu plein de belles choses. Aujourd'hui je suis là, dans cette
eau froide qui sent le chlore et finalement je ne suis pas mécontent.
Je n'ai pas trop tout foiré.
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