C'est
le cauchemar de la crêpière, le grumeau, le défaut qui ruine
l'ensemble. Le grumeau est un maître sévère : il est le symptôme
d'une négligence, qui fait échouer une entreprise simple. Il nous
parle comme le commentaire d'une maîtresse en rouge dans la marge :
étourderie. Le grumeau sanctionne. Il nous rappelle à quel
point toute tâche, même modeste, mérite notre attention. On ne
s'exonère pas du réel.
Mais
le grumeau nous dit aussi autre chose : pour quelques perles de
farine, faut-il sacrifier tout le saladier ? Ne peut-on pas
assimiler ces résidus de mélange ? Mais aussi est-ce
nécessaire ? Faut-il vraiment les écraser un à un, avec le
dos de la cuillère, sur le bord du récipient, pour les dissoudre ?
Ou les jeter ? L'homogénéité doit-elle être totale dans le
récipient ?
Sous
ses airs d'erreur minable, le grumeau nous tance et nous questionne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire