Le pneu n'a pas la
considération qu'il mérite.
D'abord le mot. Admirez
cet ovni. Une paire de consonnes impossible, suivies d'une queue
coupée. On dirait un boxer à trois pattes.
Sans parler du pluriel
en S. C'est sans doute une sorte de décoration pour services rendus,
une référence aux virages dangereux où le pneu fait son œuvre,
guidant nos cylindrées puissantes sur l'asphalte. Sans lui, nos
Maseratti finiraient en bas-reliefs dans les abribus.
Mais voyez son humilité
dans l'accomplissement de sa mission ! Alors que nous calons nos
escarres dans des baquets de cuir, lui va au charbon. Pneu sur
bitume, étreinte des hydrocarbures, il assèche la route, encaisse les
déformations et nous mène à bon port.
Et quand il est trop
vieux pour courir les routes, il continue à servir coûte que coûte,
vaillant toujours, lestant les bâches sur les silos, immobile
désormais.
Puis on finit par le
brûler, et tout ce qui nous vient à l'esprit, c'est que ça pue.
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