Mais
au-delà de cette petite vanité, Simon s'emmerde bien. Son horizon
est étriqué, bordé d'un côté par un bourrelet de mousse
anti-tendinite, abritant des millions de bactéries, de l'autre par
un fatras de post-it abritant d'autres bactéries. Or Simon ne
s'intéresse pas aux microbes. En fait il voudrait s'enfuir, quitter
son carré gris. Au lieu de ça, il s'use à la tâche.
Puis
un jour, le miracle arrive : son carré de plastique disparaît.
Simon n'en croit pas ses yeux et se sent pris d'un vaste appétit
face à l'immensité du bureau. Las, son champ d'action est limité
par le fil : Simon est un peu vieille France, il a toujours refusé
la wifi et son nouveau terrain de jeu est à peine plus grand
qu'avant. Si au moins sa trajectoire s'imprimait sur le bureau, il
pourrait faire du Pollock et faire éclater sa créativité à la
face du monde mais non, il reprend sa course folle sur un
timbre-poste. Les rongeurs sont toujours brimés.
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