Prenez l’andouille
fermement en main. Coupez-la en son milieu. Selon sa confection, on y voit une foule de vermisseaux, de plis et replis
intriqués, ou bien un rayonnement
concentrique, menant l’œil vers un centre mystérieux, lui aussi
plein de replis. Sans être parfaitement fractale, l’andouille est
toujours labyrinthique.
Il n’est pas question
ici de défendre le terroir ou le savoir-faire français, gravier
roulé par la déferlante de la mondialisation culturelle. Non, pas
de slogan identitaire dans l’andouille : elle est bien au-delà des
revendications d’une époque, étant de noblesse immémoriale.
L’andouille transcende grave. Avec sa chair faite de tripes, elle tire
parti de toutes les ressources et transforme des déchets en apéro
délicieux. L’andouille est un plaisir né d'un monde de rareté.
Alors l’andouille
sent la merde, oui, mais quand même.
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