Camembert !
Astre à la rotondité
parfaite, qui se lève au crépuscule des banquets ! Comme tu
illumines de ta saveur nos papilles usées ! Comme tu nous
transportes loin des fadeurs et des tambouilles banales !
Alors que les abus nous
assomment, que l'alcool embrume nos sens, alors que nous attendent
les ornières de la plaisanterie égrillarde, tu nous saisis de ton
haleine violente, tu nous souffles au fond des bronches et nous
claques le bulbe olfactif.
Camembert ! Sans
toi, les repas ne seraient que longues déchéances, voyages en
descente des amuse-gueule aux pousse-café, déliquescences des sens
et des esprits finissant en indigestions comateuses.
Camembert !
Tu es sans nul doute le
salut des bonnes mœurs, du lien social et de la littérature des
fins d'après-midi.