John-John
a un problème : en bon cow-boy solitaire, il n'est pas
marié. Comme il n'est pas marié, sa femme ne lui achète pas ses
caleçons. Il est obligé de les acheter lui-même et c'est toujours
pénible : le marchand de caleçons est à côté de la
marchande de jupons. En fait ces deux marchands sont mariés. John-John peut
comprendre qu'on tienne un magasin de caleçons quand on n'est pas
marié : on a ce qu'il faut sous la main, comme ça pas la peine
d'aller en acheter. Par contre, quel intérêt quand on est marié ?
John-John
enfonce son chapeau le plus possible, pour que personne ne voie son
regard limpide. Il passe en rasant les murs devant le magasin de
jupons et entre très vite dans le magasin de caleçons. Il en achète
dix, pour ne pas avoir à revenir de sitôt. Il paye et s'apprête à
ressortir. Sur le pas de la porte, il s'arrête net : Rosie est
là, en train de discuter avec une autre femme devant le magasin de
jupons.
John-John
est stupéfait : comment peuvent-elles discuter
ici ? Il n'arrive pas à sortir. Il
ne veut pas que Rosie le voie. Lui qui était si pressé de partir,
le voilà qui traîne dans le magasin, fait semblant de s'intéresser
à des plastrons et des chemises d'employés du télégraphe. Le
marchand prend tout de suite un air soupçonneux. John-John s'en
aperçoit et devient très gêné.
Poussé
par le regard soupçonneux, il se dirige vers la porte. Rosie est
toujours là, avec son amie. John-John sort et tourne dans la
direction où n'est pas son cheval, pour ne pas avoir à passer près
de Rosie. Il ne faut surtout pas qu'elle sache qu'il achète des
caleçons pour ses fesses.
Il
rase les murs mais il entend la voix de Rosie qui l'appelle
gaiement : « John-John ! »
Enfer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire