Vider mon sac par qui je
commence c’est l’évidence les grosses bagnoles je remonte mes manches
et leur vais tailler les pneumatiques
en rubans tout fins
comment faut le dire ? les grosses bagnoles c’est mal on arrête les
frais les arguments bien informés les chiffres personne écoute
mais les grosses bagnoles ne font pas des couilles en fer on les réduit en mottes
en plastique
et puis les chefs les grands chefs des grandes machines on leur fait les
poches les oursins qu’on y trouve on leur met dans le slip que l’espèce en
extinction explique à sa façon
comment faut le dire ? on aura l’air malin au
grand cimetière la bourse en bandoulière
comment faut le dire ? c’est les riches qui tuent les pauvres la
tradition quoi
et vous les sceptiques les brasseurs de lie complotristes criaillez qu’on est les moutons de la farce je sais plus
vous parler i parait que vous êtes blessés c’est pour ça que vous
délirez ça a dû s’infecter monter à la tête
chai pas quoi faire tous les voyants ont brulés tellement qui chauffent
on s’accroche autour du cou les limites planétaires comme des médailles
de fête à neuneu, à la fin il ne restera que les microbes
pourtant
au départ chui un mou les affreux transforment ça quinqua bobo dérivant
en rageux des prairies révolté des ombelles est-ce
que j’ai
une gueule d’atmosphère ? cinglé d’impuissance je vois tout ça la
maison qui brule je peux rien faire j’ai déjà trié tous mes déchets j’ai
déjà tout fait mes trajets à vélo j’ai acheté des vieilles fringues
arrêter l’avion la voiture la douche j’arrêterais
tout je mourrais que ça changerait rien comment on sauve le bousin ? la puissance des mots j’y crois
plus on organise assidument des incendies tous les étés mais toujours
moins cher faut consommer
fafast fashion et tanks électriques
jpourrais m’en foutre, cinquante ans du pognon chrai mort avant que ça
pète mais ça me retourne la bavette qu’y ait plus d’insectes vert-doré
plus de rouges-gorges pour mes enfants et d’autres ensuite chui
au bout de mes forces
on me dit avec une moue mais toi t’es éco-anxieux ouais en vrai c'est moi le problème c'est pas dehors
et les scientifiques
pendus en grappes
au signal d'alarme depuis vingt ans
éco-anxieux aussi fragiles les pauvres chéris
? pff éco-morbide éco-malade éco-niqué oui bien plutôt me mettre en terre espérer me changer en arbre capter un peu de carbone
je vois pas je vois pas faut-y vraiment pour vivre remettre ses œillères de tous côtés devant derrière sait-on jamais le regard au sol à l’intérieur de soi l’extérieur est devenu si hostile dès qu’on y risque un œil il revient en larmes
à l'aide
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