dimanche 14 juin 2020

14 juin 2020 - épilogue


Un mois après, où en sont-ils ?
On a bien déconfiné. Deux week-ends à la plage, chaleur. Le climat reprend le devant de la scène. On nous annonce un été du feu de dieu, sécheresse et tout.
Je suis allé courir plus loin que le bout de la rue, et faire des courses. Ils limitent le nombre de clients dans tous les magasins, on fait la queue, c’est long. Mais on respire. Je ne lis plus la presse, je soigne mon indigestion.
Les bars rouvrent. On va pouvoir partir en vacances. On nous annonce la crise à grands cris. On revoit les amis.
On parle du syndrome de la cabane : des gens ont peur de ressortir.
Depuis deux semaines je retourne au boulot, pas complètement pour faire un peu quand même le père de famille : les cours ont repris à petite vitesse et la jeunesse passe du temps à la maison. On va tirer comme ça jusqu’à la fin du mois, l’année scolaire clabote à tout petits bouillons. La guerre de l’écran continue.
En fait on a passé deux mois et demi devant. Tout peut se faire sur écran. Les réunions continuent à se tenir en vidéo avec le bureau d’à côté. On en arrive à réfléchir à ce qu’on pourrait faire hors écran, histoire de se dégourdir la rétine.
On ne connaît pas les chiffres du décrochage. Certains collèges font revenir en priorité les enfants en difficulté, d’autres laissent le choix. J’entends parler de classes de soutien pour l’été, « vacances apprenantes ». Et on ne sait pas comment va se faire la rentrée. Noël à distance, ça botte quelqu'un ?


Partout, on tient vaguement ses distances, on met des masques dans les couloirs du boulot et dans les magasins. Les enfants au collège et au lycée suivent des procédures Tchernobyl. La vie reprend son cours mais on ne sait pas combien de temps ça va durer comme ça. En attendant, je vais à Paris la semaine prochaine . Peut-être quelques bons virus à récupérer dans le train, à voir.

L’Europe pourrait être en train de faire un grand pas : j’ai pas tout compris, mais l’Allemagne qui bloquait a fini par accepter qu’on s’aide financièrement. Il faut bien que les autres pays européens, qui sont ses principaux clients, aient de quoi la payer. Apparemment c’est un tournant. Peut-être même un impôt européen à terme. C’est grâce au virus : confinement, crise économique, dette européenne pour repêcher les pays catastrophés.
Pendant ce temps-là, les États-Unis et la Chine se regardent en grinçant des dents. Maintenant que la diplomatie chinoise a sorti les crocs, on a deux beaux blocs de connerie face à face. Mais avec deux qualités différentes : la bonne connerie brute de Trump, on ne s’en lasse pas, épaisse comme un steak texan, et la connerie néo-impérialiste de la Chine, qui joue de la mandale en pleine poire et du balayage vicieux. Il y aurait une place pour l’Europe là-dedans. C’est déplaisant mais on pourrait bien être le seul bloc un peu humaniste à l’échelle mondiale. Et on pourrait aussi apporter notre contribution en connerie bureaucratique et percluse d’histoire, y a pas de raison.

L’épidémie flambe en Amérique latine. Le Brésil est le deuxième pays avec le plus de morts. Les chiffres officiels sont grossièrement sous-estimés. Les États-Unis ont dépassé les 100 000. La France reste en-dessous des 30 000. Est-ce que c’est fini pour nous ce coup-ci ? Certains parlent d’une deuxième vague à l’hiver prochain. Et on nous annonce des retours de pandémies, grippe sauvage mondiale tous les ans. Au moins on est prévenu.

2 commentaires:

  1. Ah ! J’ai bien fait de venir fureter ! Vous revoilà, ça fait plaisir...

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  2. Oui oui, c'est le générique de fin. Mais bon, il y a d'autres choses en projet. Une pièce de théâtre SF, par exemple.

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