Erminio reste muet. Elle entre, ferme la
porte derrière elle et lui redemande :
– Qu'est-ce
qui ne va pas ?
Il la regarde crispé et dit :
– Tu
n'es pas venue
en
scorpion ?
– Hein ?
Il lui raconte sa vision de l'autre nuit
et lui montre le couteau à roulette. Elle essaie de compatir mais
arrive à peine à parler tant elle rit. A la voir, il finit par rire
aussi.
Il lui demande pourquoi elle est venue.
Elle reprend son sérieux et répète :
– Il
faut qu'on parle.
– Ah
oui.
– Tu
sais pourquoi je t'ai planté
il y a un mois ? demande-t-elle de but en blanc.
– Non.
– Moi
non plus. Enfin je crois que j'en ai eu marre de nous deux. Je
voulais changer. Ça fait quatre ans qu'on est ensemble, je n'ai
pratiquement connu personne d'autre. J'ai eu un doute. Et dès que je
me suis retrouvée seule, eh bien, je me suis retrouvée seule.
– Oui.
– Je
me suis retrouvée vraiment seule, tout au fond. J'avais des gens
autour de moi, mais personne ne me comprenait vraiment.
– Justement
je ne te comprends pas.
– Quand
je fais le scorpion ?
– Non,
tout le temps, répond-il en souriant. Je n'ai pas compris pourquoi
tu es partie, je n'ai jamais compris ton demi-sourire.
– Quel
demi-sourire ?
– Comme
ça, imite-t-il. Celui que tu fais quand tu ne réponds rien.
– Ah.
Ça c'est quand je ne sais pas quoi dire, je crois.
– Pourquoi
souris-tu alors ? Pourquoi tu ne dis pas simplement « Je
ne sais pas quoi dire ».
– …
Je ne sais pas quoi dire.
– Tu
progresses.
– Je
fais des efforts.
Elle reprend :
– Et
toi, pourquoi tu ne m'as jamais demandé ?
– Je
ne sais pas. J'avais peur d'avoir l'air idiot.
– Ce
n'est pas idiot de poser des questions. Ça montre qu'on s'intéresse.
Il se tait.
Brusquement, elle lève les yeux vers
lui :
– Je
voudrais qu'on se remette ensemble.
Il ne répond pas. Après quelques
instants, il se lève en marmonnant :
– Je
ne sais pas quoi dire.
– Je
promets de ne plus te quitter, de ne plus venir t'embêter à ton
travail, de ne plus t'attaquer
en scorpion la
nuit.
– Ce
n'est pas ce qui m'a le plus gêné.
– Qu'est-ce
qui t'a le plus gêné ?
– Moi
aussi je me suis senti seul. Moi aussi j'ai été avec toi quatre
ans. Je me suis retrouvé complètement à poil. Au point de tomber à
l'arrêt au feu rouge.
– Tu
préfères l'étreinte du scorpion à la solitude ?
– Ce
n'est pas la solitude, c'est d'avoir un oursin dans le ventre toute
la journée qui est pénible.
– Je
promets de ne plus te mettre d'oursins dans le ventre.
– Merci.
Elle se tait. Ses yeux brillent.
Il la regarde. Il la prend dans ses
bras. Elle met son visage dans son cou. Il tremble.
Elle souffle :
– Je
suis contente.
– Tu
as bien plaidé ta cause.
– Je
serai bientôt avocat.
– Tu
fais l'avocat, je fais la pizza, comme ça c'est bien.
Balise fournie par Rémi : avocat
Je retrouve enfin qqs minutes pour reprendre le fil de l'histoire et : oh ! joie ! un peu de romance. J'espere que ce bonheur potentiel ne va pas tarir la source de ses créations ? ou alors on veut une autre histoire. Il faut REBONDIR.
RépondreSupprimerPour le moment, je replonge plutôt mais ça n'est pas si différent.
SupprimerAu fond.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
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