En 2023, Alors que l'Italie,
comme le reste de l'Europe, s'enfonçait toujours plus profondément
dans le marasme économique, toutes les ficelles budgétaires furent
tirées pour tenter de redresser la barre.
Loin de ces calculs, dans la
rue, les Italiens plaisantaient plus que jamais, parce qu'un certain
degré de dénuement les avaient rapprochés les uns des autres.
Ayant identifié ce vaste gisement fiscal, une bande de joyeux
drilles présenta au Président du Conseil l'idée d'une taxe sur le
rire. Son montant était indexé sur le temps de l'éclat, le nombre
de décibels et le nombre de rieurs. On atteignait vite des montants
conséquents : une blague de Toto coûtait une semaine d'argent
de poche et, pour un fou rire, certains durent vendre leurs meubles.
Au début, le succès fut
impressionnant : de fortes rentrées affluèrent dans les
caisses de l’État,
qui parvint à payer pendant quinze jours les 7 000 fonctionnaires
qui lui restaient. Mais très vite, les effets pervers de la mesure
se firent jour : on retirait aux Italiens l'un de leurs derniers
plaisirs et le moral des ménages s'en ressentit fortement, portant
le coup de grâce à la consommation intérieure.
En parallèle, la résistance
s'organisait. Des militants se rassemblaient en public, riant le plus
fort possible pour saturer les appareils des risatoni,
comme
on appelait les gabelous de la poilade. Et très vite, le naturel
italien reprenant le dessus, l'évasion fiscale fut massive.
La taxe fut supprimée début
2024.
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