Elodie
est satisfaite de son sort. Elle déroule son ruban infini sur
l’asphalte, aux alentours de Beauvais. Elle s’enorgueillit de la
rectitude de son tracé sans compromis, trait continu jusqu’à
l’horizon. Elodie se la pète un chouïa et se scandalise quand un
poids lourd la souille de ses pneus gras.
Toutefois,
elle porte une blessure secrète : elle regrette de séparer les
files. Quelque part elle aurait voulu rapprocher les peuples ou
guider les brebis égarées vers la sortie la plus proche. Mais elle
se console en se disant qu’elle représente l’autorité et que
c’est aussi une mission d’une grande noblesse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire