Ce
soir Aurélien est crado. Il a passé une bonne journée, tassé au
fond d’un cuir moite, cuisant à l’étouffée dans un bureau
surchauffé. Il a maintenant quitté son travail et se détend, jeté
nonchalamment sur un fauteuil. Il exhale une odeur pénétrante,
qu’il arbore avec fierté, la sueur du travail accompli.
Il
prend ses camarades un peu de haut : le pantalon est porté
plusieurs semaines, la veste aussi, sans parler de la cravate, cette
danseuse ! Quelle frivolité. Quant au slip, il est sale aussi,
mais de façon si vulgaire. Seule la chaussette trouve le juste
équilibre entre le style et le caractère, comme un pont-l’évêque
parfait.